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Home > Authors Index > Browse all available works of P. H. Emerson > Text of French fairy tale: Pastor's Nurse

A short story by P. H. Emerson

French fairy tale: Pastor's Nurse

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Title:     French fairy tale: Pastor's Nurse
Author: P. H. Emerson [More Titles by Emerson]

(Collected and edited by P. H. Emerson)


Mon pere etait tres jeune encore quand il est entre au saint ministere et qu'il fut nomme pasteur a Hambach, village de la Lorraine. L'endroit etait assez grand, mais de peu de ressources, et il etait heureux de trouver quelqu'un qui, dans son inexperience et loin de sa famille, fut capable de lui aider a fonder sa maison, selon les usages et les traditions d'un bon presbytere.

C'est Madame Catherine Reeb, personne d'un age mur, dont le mari avait ete instituteur, mais qui d'une nature mecontente et orgueilleuse, se croyait au-dessus de sa sphere, et faisait sentir a sa pauvre femme, qui l'aimait d'un devouement admirable, toutes les tortures que l'egoisme peut inventer. Elle se donna a peine le necessaire pour procurer a son seigneur et maitre tous les soins que sa superiorite imaginaire pouvait exiger, et pourtant il ne fut jamais content, et un beau jour disparut, sans qu'on put retrouver ses traces. La pauvre Catherine fut inconsolable, mais ne perdit pas l'espoir qu'un jour son mari ne revint, charge de tous les honneurs, qu'elle aussi, bonne ame credule, lui croyait dus.

C'est dans ces conditions qu'elle vint tenir le menage de mon pere, elle le fit avec beaucoup de tact et de douceur, mais tout en elle respirait la tristesse, l'abandon. Quand, apres quelques annees, mon pere se maria, Catherine continua son activite dans la maison, mais avec son bon sens naturel, en refera la responsabilite a sa jeune maitresse, qu'elle aimait beaucoup.

Ma mere chercha par bien des moyens a la distraire de son chagrin. Elle devint plus gaie, quand elle nous raconta des histoires et fit des jeux avec nous. Nos parents se faisaient un plaisir de l'observer parfois quand elle ne s'endouta pas, se disant: "Voila ce qu'il fallait a notre vieille Catherine, ce sont les enfants qui lui ont porte l'oubli."

Mais cela ne devait pas durer bien longtemps. Elle redevint peu a peu silencieuse, et ses profonds soupirs ne prouverent que trop que l'oubli du triste passe n'etait qu'a la surface; ses manieres taciturnes et les manifestations d'une secrete inquietude commencaient meme a troubler mes parents, et mon pere essaya par beaucoup de bonte a la persuader d'accepter les epreuves de sa vie comme venant de Dieu. Elle pleura beaucoup et s'efforca de se gagner un peu de calme, mais sans fruit.

Un beau jour elle vint trouver mon pere et lui dit: "Mon cher maitre, aidez-moi a executer mon projet, et surtout n'essayez pas de m'en dissuader. Je suis decidee a aller a la recherche de mon mari; je sais qu'il a besoin de moi, il m'appelle, et je vais partir. Procurez-moi les papiers et certificats necessaires a cette entreprise, afin que je ne sois pas inquietee par le police. J'irai ou mes pieds me conduiront, je ne sais ou je le retrouverai, mais je sais que je le reverrai. Je marcherai de jour, et de nuit je me logerai dans une auberge ou une ferme, et je vous donnerai de mes nouvelles."

Mon pere voyait qu'il ne pouvait ebranler sa resolution, fit ce qu'elle lui demanda, pourvoyant tant que possible aux besoins de la route, et c'est le coeur gros de sinistres presages que mes parents virent partir leur bonne et fidele servante. Quand je lui dis: "Tu ne nous aimes donc plus, puisque tu pars?" elle m'embrassa en pleurant, et dit, "Je reviendrai!" Il y avait alors vingt ans depuis la disparition de son mari, pendant lesquel elle avait soigneusement entretenu son menage dans une petite maison qui lui, appartenait.

Elle partit donc, ainsi qu'elle l'avait dit; marchant de jour et se reposant de nuit, se dirigeant vers la Prusse.

Elle fut absente sans que nous eussions de ses nouvelles pendant au-dela d'un mois quand un jour le facteur apporte une lettre a mon pere de la part d'un collegue inconnu d'un village de la Prusse, qui lui dit: "Une femme de respectable apparence, munie de certificats identifiant ses dires, est venue me prier de proceder a l'humation de son mari qu'elle a trouve mort dans un bois du village voisin. L'autorite municipale a compare les papiers trouves dans les poches de l'inconnu et a constate qu'ils sont en rapport avec ceux que la femme Reeb porte sur elle, et sur ce fait, et voyant que l'homme etait mort sans violence, a laisse ses restes a elle qui se dit sa veuve et qui lui a rendu les derniers honneurs au cimetiere de notre village."

Inutile de decrire la surprise de mes parents a la reception de cette lettre, qui fut bientot suivie par le retour de Catherine. Elle completa le recit du pasteur en disant qu'un matin en sortant de ce village, elle alla trouver un petit bois, quand elle vit au bord du chemin un homme etendu mort, mais qui venait seulement de cesser de vivre. Elle le regarda, l'examina et reconnut son mari; il lui parut evident qu'il faisait son retour vers la patrie et elle, mais que la mort l'avait surpris en route. Catherine fut bien plus calme apres ces evenements, mais ses forces declinerent et dans la meme annee on creusa pour elle une tombe au cimetiere de Hambach. Elle n'avait plus de famille que celle qu'elle avait si fidelement servie, et les larmes de deux jeunes enfants prouverent que quoique abandonnee elle avait ete aimee.

 

Note:

Source: Reliable. Written for me by the Pastor's mother in French. Given _verbatim_.


[The end]
P. H. Emerson's short story: French fairy tale: The Pastor's Nurse

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